Les maires de certaines communes négligent le droit à l’éducation

L’éducation n’est pas accessible à tout le monde surtout aux familles pauvres. C’est un parcours semé de plusieurs embûches regrette le défenseur des droits, Jacques Toubon, dans un rapport dévoilé vendredi.
Depuis le mois d’octobre deux parents roms vivant dans un bidonville de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) tentent par tous les moyens d’inscrire leurs trois enfants (deux filles et un garçon de 10, 8 et 6 ans) à l’école. Ces enfants fréquentaient une école dans la ville de Saint-Denis jusqu’au mois de juin, comme ils résidaient dans cette ville avant de déménager à Pierrefitte en août quand leur campement a été détruit.
Nous sommes le 7 octobre quand les parents décident d’aller à la mairie de leur nouvelle commune afin de déposer leur dossier. Une demande à la quelle, la mairie oppose un non-recevoir.
On se rappelle que le 23 septembre, la ville de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avait ordonné à la préfecture de scolariser cinq enfants roms qu’elle ne voulait pas inscrire, alors que c’est un droit.
Jacques Toubon indique qu’il traite tous les jours plusieurs cas d’enfants qui ne sont pas admis à l’école. Et suite à ces nombreuses réclamations, Jacques Toubon a décidé de rédiger un rapport sur les droits de l’enfant ayant pour thème « droit fondamental à l’éducation » dont la publication a été faite le vendredi 18 novembre.
« Nous constatons amèrement qu’en France il y a aujourd’hui des enfants à qui son empêche l’accès à l’école, alors qu’il existe un droit à la scolarisation pour tous » lance-t-il. Il s’agit d’un premier rapport rédigé par une autorité libre sur ce sujet.
Plusieurs blocages
Et les enfants empêchés d’aller à l’école sont issus des familles fragiles à savoir des enfants mineurs, étrangers, SDF. Jacques Toubon déclare qu’il n’a pas d’estimations chiffrées, mais des études donnent la possibilité d’avoir une idée.
Une étude menée par l’association pour le droit des enfants roms à l’éducation publiée en septembre montre qu’un enfant sur deux qui vit dans un bidonville n’a pas accès à l’école. Le Samu social indique qu’en 2013 dans la capitale française, 10% des enfants âgés entre 6 et 12 ans sans logement n’allaient pas à l’école.
Or ce ne sont pas les parents qui empêchent leurs enfants d’aller à l’école. Plutôt, les familles souhaitent que leurs enfants soient scolarisés et espèrent qu’ils soient insérés » note Geneviève Avenard, défenseure des enfants, adjointe de Jacques Toubon. Les enfants les plus pauvres sont confrontés à de nombreux obstacles pour parvenir à entrer à l’école.