Interdiction du diesel en France : date à prévoir ?

27 décembre 2025

Homme d'âge moyen lisant un document devant sa voiture diesel à Paris

8 millions de Français roulent encore au diesel. Ce chiffre, à lui seul, dit tout : la bascule s’annonce brutale, inévitable, et soulève autant d’inquiétudes que de débats. Les annonces officielles s’enchaînent, les échéances tombent, mais sur le terrain, la réalité avance à son propre rythme. Où en est-on, concrètement, face à la disparition programmée du diesel en France ?

Les restrictions liées aux zones à faibles émissions s’étendent peu à peu sur le territoire. Paris a déjà interdit la circulation des diesels immatriculés avant 2011 depuis 2023. D’autres grandes villes, comme Lyon ou Grenoble, accélèrent la cadence, alors que certaines métropoles temporisent, invoquant la pression sociale et les difficultés économiques. Le contraste est frappant d’une agglomération à l’autre : calendrier resserré ici, délais supplémentaires là-bas, en attendant que la population et les acteurs locaux s’ajustent.

Sur le front européen, la règle est posée : à partir de 2035, plus aucun véhicule thermique neuf, diesel compris, ne pourra être immatriculé. Mais pour les voitures diesel déjà en circulation, le sort dépend de chaque ville, de chaque collectivité, au gré des négociations avec les professionnels, les habitants et les associations.

Où en est la France avec l’interdiction du diesel ?

La France avance, parfois sur un fil, dans la limitation du diesel. La loi climat et résilience donne le ton : les villes les plus polluées doivent instaurer des zones à faibles émissions. Paris, Lyon, Grenoble, Marseille : ces pionnières ont déjà mis en place des restrictions ciblant d’abord les véhicules diesel anciens. La carte de France se colore, morceau par morceau, au rythme des arrêtés municipaux et des décisions préfectorales.

Au niveau national, aucune date unique ne vient clore le chapitre diesel. On préfère s’en remettre à la dynamique européenne et à l’échéance de 2035 pour la vente des véhicules thermiques neufs. Mais la diversité des situations sociales et économiques ralentit la généralisation des mesures. Ce qui est possible à Paris ne l’est pas nécessairement à Lille ou Toulouse.

La pression environnementale s’intensifie. Les véhicules diesel restent associés à des émissions de particules fines et d’oxydes d’azote préoccupantes. Certaines collectivités locales veulent accélérer le mouvement, mais insistent sur la nécessité de mesures d’accompagnement pour ne pas creuser davantage les inégalités.

La tendance du marché ne trompe pas. Les ventes de voitures diesel neuves dégringolent, tandis que l’hybride et l’électrique gagnent du terrain. La question demeure : la transition sera-t-elle assez rapide pour satisfaire aux objectifs climatiques et respecter le calendrier européen ?

Zones à faibles émissions : qui est concerné aujourd’hui (et demain) ?

Les zones à faibles émissions, ou ZFE, redéfinissent les règles du jeu ville après ville. À ce jour, onze agglomérations, dont Paris, Lyon, Grenoble et Rouen, ont déjà instauré des restrictions à la circulation, avec pour première cible les véhicules diesel anciens, identifiés grâce à la vignette Crit’Air.

Pour mieux comprendre qui est touché, voici comment la vignette Crit’Air classe les véhicules selon leur niveau d’émissions :

  • Les Crit’Air 4, 5 et non classés, souvent des diesels d’avant 2006, sont déjà bannis de nombreuses ZFE.
  • À Paris, la circulation des Crit’Air 3 (majorité des diesels d’avant 2011) sera interdite à l’horizon 2025.
  • Grenoble Alpes Métropole a pris les devants, en interdisant les Crit’Air 5 dès 2023 et les Crit’Air 4 à partir de juillet 2024.
  • À Rouen, la stratégie est progressive, avec l’objectif d’écarter petit à petit tous les diesels les plus âgés.

De nouvelles villes sont sur le point de rejoindre ce mouvement, poussées par la loi climat et les seuils de pollution. Professionnels de la route, artisans, livreurs : l’inquiétude monte face à la menace de restrictions supplémentaires. Quant aux automobilistes, beaucoup voient se profiler la fin d’une époque et s’interrogent : comment faire lorsque changer de véhicule coûte plus cher que ce que l’on peut investir ?

Calendrier, dates clés et ce qui va vraiment changer pour les automobilistes

L’agenda de la sortie du diesel s’écrit par petites touches, au fil des décisions locales et nationales. La loi climat et résilience sert de fil rouge pour accentuer la sortie des véhicules thermiques les plus polluants. Dès 2024, presque toutes les ZFE excluront les diesels Crit’Air 5. À Paris, les Crit’Air 3, autrement dit la plupart des diesels d’avant 2011, verront leur accès interdit à partir de 2025. D’autres villes majeures, comme Lyon, Marseille, Strasbourg ou Toulouse, déploient leur propre calendrier.

Voici les principales étapes qui attendent les automobilistes concernés :

  • 2024 : exclusion des Crit’Air 5 dans la plupart des métropoles concernées
  • 2025 : extension des interdictions aux Crit’Air 3 et 4 dans de nombreuses villes

Circuler avec un diesel dans ces zones, c’est désormais prendre le risque d’une amende forfaitaire de 68 euros, qui peut grimper à 135 euros en cas de récidive. Mais la mutation ne s’arrête pas là. L’État multiplie les dispositifs d’aide : prime à la conversion, bonus écologique, leasing social… Ces soutiens visent à amortir le choc pour les ménages qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule aussi vite que la réglementation l’exige. Les compagnies d’assurance, elles aussi, s’adaptent : elles réévaluent les risques associés à la détention d’un diesel dans les grandes métropoles.

Le passage à l’électrique ou à l’hybride s’accélère, sous la double pression du marché et de la réglementation. Le quotidien des usagers change : l’accès aux centres-villes, aux parkings, ou même à l’exercice de certains métiers, dépendra bientôt du respect de ces nouvelles règles.

Jeune femme marchant devant des voitures diesel dans un parking de supermarché

L’avenir du diesel en Europe : disparition programmée ou simple mutation ?

L’Europe s’apprête à refermer le chapitre du diesel. La Commission européenne a tranché : dès 2035, les véhicules thermiques neufs ne seront plus commercialisés. Les constructeurs, eux, accélèrent la transition. En Allemagne, des géants comme Volkswagen ou Mercedes arrêtent leurs investissements sur le diesel. En France, Renault et Stellantis réduisent leur offre. Le résultat est déjà visible : en 2023, moins de 15 % des immatriculations neuves en Union européenne concernaient des diesels, contre plus de la moitié en 2015.

Le diesel se retire peu à peu, mais la mobilité ne s’arrête pas. L’essor de l’électrique, de l’hybride, et les premiers tests grandeur nature sur l’hydrogène, dessinent les contours d’un nouveau modèle. Pour les entreprises, la mutation est rapide : renouveler les flottes devient une nécessité, sous le double impératif écologique et économique. Le diesel, autrefois champion de l’endurance et de la rentabilité, devient une rareté.

Les grandes villes européennes verrouillent l’accès aux diesels les plus anciens, tandis que la fiscalité favorise de plus en plus les technologies sobres. Cette transformation va bien au-delà de la seule disparition du diesel : elle réécrit toute la chaîne de la mobilité, redistribue les rôles entre constructeurs et nouveaux acteurs, et pose la question de l’avenir industriel et de l’emploi dans la filière. Reste à voir comment ce virage se traduira dans nos rues, et combien de temps il faudra avant que le diesel ne soit plus qu’un souvenir dans le paysage automobile européen.

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